- mégère
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• 1637; lat. Megæra, gr. Megaira, n. d'une des Furies♦ Femme acariâtre et méchante. ⇒ chipie, furie, harpie. « Vous n'imaginez pas quel tissu d'horreurs l'infernale mégère lui a écrit sur mon compte » (Laclos). « La Mégère apprivoisée », titre français d'une comédie de Shakespeare.Synonymes :- furie- harpie- sorcière- vipèremégèren. f. Femme méchante et emportée.⇒MÉGÈRE, subst. fém.Femme méchante, acariâtre, qui s'emporte facilement. Synon. furie, harpie (littér.). Il y a du feu sur le pont, où deux femmes âgées font cuire du poisson. Une jeune fille de quinze à seize ans paraît de temps en temps parmi ces mégères: figure céleste, apparition angélique au milieu de ces figures infernales (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 100). Ce n'est pas cette sotte, cette mégère, cette médiocre bourgeoise que j'ai voulu épouser. Elle devrait être spirituelle, originale, pleine de mystère; son ignorance même devrait être intéressante (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 163).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1480 myth. (Baratre infernal ds DELB. Notes mss: Des trois furies, Megere est la première); 2. 1637 «femme très méchante, acariâtre» (ROTROU, Innocente infidélité, V, 4 ds IGLF). Empr. au lat. Megaera (gr.
) nom d'une des trois Furies, déesses symboliques de la vengeance. Fréq. abs. littér.:69.
mégère [meʒɛʀ] n. f.ÉTYM. 1637; 1480 au sens myth.; lat. Megæra, grec Megaira, n. d'une des Furies de la myth. gréco-latine. → Furie.❖♦ Femme acariâtre, hargneuse et méchante. ⇒ Chipie, furie, harpie. || Mégère enragée (→ Belle-fille, cit. 2), batailleuse (→ Choquer, cit. 9). — Littér. || La Mégère apprivoisée, titre français d'une comédie de Shakespeare (The Taming of the Shrew).1 Ô haines ! ô fureurs dignes d'une Mégère !Corneille, Rodogune, II, 4.2 (…) quelle Furie supposez-vous assez méchante, pour tramer une pareille noirceur ? Vous la connaissez (…) c'est Mme de Volanges. Vous n'imaginez pas quel tissu d'horreurs l'infernale mégère lui a écrit sur mon compte.Laclos, les Liaisons dangereuses, XLIV.3 Le visage de la Thénardier prit cette expression particulière qui se compose du terrible mêlé aux riens de la vie et qui a fait nommer ces sortes de femmes : mégères.Hugo, les Misérables, II, III, VIII.
Encyclopédie Universelle. 2012.